Dissertation philosophique

« L’OPINION A T-ELLE NECESSAIREMENT TORT ? »

La philosophie, en quête de vérité, dès ses débuts, s’est appliquée à rejeter ce qui se présente sous l’apparence du vrai : l’opinion, la « doxa » en grec. L’opinion vient aussi du latin « opinio » et désigne la pensée primitive la plus brute. L’opinion a diverses acceptions. Ce peut être une pensée immédiate, soumise aux apparences, aux pressions de la foule comme à l’influence des beaux parleurs , ou encore, ce qui semble plus approprié à notre sujet, un avis, un jugement personnel, une croyance que l’on tient pour vraie. Comme le terme : « opinion », dans la question posée, est, grammaticalement, le sujet de l’expression « avoir tort », nous allons être amenés à confronter l’opinion à la vérité. Car, « avoir tort » signifie, en effet, ne pas être dans la vérité, se tromper.
Le sujet étant posé sous forme interrogative : « L’opinion a t-elle nécessairement tort ? », nous pouvons y répondre aussi bien de façon affirmative que de façon négative. Mais, à y regarder de plus près, la réponse est, pourtant, d’emblée négative, et, ce, en raison de l’adverbe « nécessairement » En effet, cet adverbe peut se remplacer par un synonyme tel que : inévitablement. En outre, nous adhérons nous-mêmes à cet aspect négatif car, dans notre langage courant : nous disons fréquemment « ce n’est qu’une opinion… », c’est-à-dire cela ne vaut rien. Pourtant, le sujet posé nous invite à réfléchir et à adopter une attitude moins tranchante car il pose le problème de la valeur de l’opinion. Notre analyse se fera donc en trois parties. Nous chercherons à comprendre pourquoi l’opinion a tort dans une première partie. Puis, nous soulèverons l’hypothèse de l’opinion qui a raison dans une seconde partie et enfin, dans la troisième partie, nous tirerons les conséquences de : «elle a tort » et « elle a raison ».

I/ Si l’opinion fait l’unanimité contre elle, nous