Cicéron, l’homo novus

Né en 106 av. J-C à Arpinum en Italie, et connu de tous les apprentis latinistes pour ses textes à l'éloquence et à la rigueur classique exemplaires, Cicéron, de son véritable nom Marcus Tullius Cicero, marque l'histoire romaine de son grand talent d'orateur et son rôle politique majeur. Etudiant exemplaire, il apprend la philosophie grecque et exerce aussi la profession d'avocat. Il complète plus tard son éducation par des cours de rhétorique, qu'il suit en Grèce. Grand orateur, il est nommé questeur en Sicile, puis consul. Il parvient à déjouer les plans de son rival, Catilina, qui complotait contre le gouvernement. Ses écrits, les Catilinaires, en témoignent. En faisant exécuter les coupables, il ne s'attendait pas à susciter la colère de Clodius, de Pompée et de Jules César. Il est alors contraint à l'exil ... Il est égorgé en 43 av. J-C par les hommes du nouvel homme fort de l'Empire romain, Marc-Antoine qui décide de punir ceux qui ont comploté contre César. Réputé pour sa vanité et son arrogance, Cicéron n'en demeure pas moins une référence politique importante, dont la pensée d'inspiration platonicienne influencera nombre de philosophes, notamment au XVIIIe siècle.

A la recherche du style oratoire parfait

C’est en 46 av. J.-C que le renommé Brutus (sénateur, juriste, philosophe romain et accessoirement l’un des assassins de Jules César) demande à son ami Cicéron de polémiquer et de développer sur le genre de rhétorique qui selon lui, lui semble le meilleur ? Sous la forme d’une lettre, ce long extrait de L'Orateur met ainsi en lumière les différents ressorts de l'art oratoire en dressant le portrait du rhéteur idéal. Tout en se basant sur la philosophie académicienne de Platon pour envisager l'idée d'une éloquence parfaite, Cicéron ne reste pas pour autant dans la spéculation abstraite puisqu’ il s'agit toujours, jusqu'à notre époque, d'arriver à séduire un auditoire. Il rappelle alors les