L'organisation militaire de la seigneurie à l'époque franque
Le seigneur doit défendre sa seigneurie et, pour cela, il lui faut des moyens. Il a le droit de fortifier son château, de faire la guerre. On parle souvent de « guerres privées » mais cette notion est équivoque car les guerres inter seigneuriales ne sont pas des guerres privées car la seigneurie est un organe de droit public. Cette notion est polémique car c’est une façon de critiquer le comportement de l’aristocratie militaire. Cette notion renvoi également à l’idée que la guerre est une affaire publique réservée aux princes territoriaux ou au roi.
§ 1: L’armée seigneuriale
Le seigneur a le droit d’organiser une armée. Il peut donc exiger le service militaire des habitants de la seigneurie. Ce service n’est cependant pas égalitaire.
I- Le service des vassaux
Les vassaux doivent leur service en vertu de l’hommage qu’ils ont prêté à leur seigneur donc leur service à un caractère contractuel. C’est en vertu des clauses du contrat féodo-vassalique que le vassal s’est engagé à servir militairement son seigneur. Ce service vassalique est appelé le service d’ost. Suivant les clauses du contrat, suivant la période envisagée, les vassaux sont soumis à des obligations plus ou moins rigoureuses :
Au début de la féodalité, le vassal doit une aide militaire illimitée. Son service ne comporte aucune rémunération. Le vassal a été en quelque sorte payé par avance avec la concession du fief. Le vassal rend son service en combattant à cheval.
Dès le XIème siècle, les vassaux vont multiplier les pressions auprès des seigneurs pour limiter l’étendue de leurs services. A ce moment là, on en arrive à ce que le service militaire soit gradué en fonction de l’importance du fief. On va distinguer, au bas de l’échelle, les simples fiefs de chevaliers ou fiefs de haubert (le chevalier se rend au combat vêtu de son armure appelée haubert) ; au dessus, on trouve les fiefs plus importants : châtelains, barons, vicomtes ; comtes. Les