L'originalité fait-elle à elle seule la valeur de l'art ?
L'originalité fait-elle à elle seule la valeur de l'art ?
L'originalité apparaît comme ce qui diffère singulièrement de tout ce qui a été fait jusqu'alors (fait prenant ici le sens de résultat d'une production). Elle semble être donc une condition nécessaire à la détermination de ce qui donne ou non à une œuvre sa dimension artistique, dans le sens ou l'on fait communément la distinction entre un tableau (artistique) et sa reproduction (simple copie), ou encore lorsqu'on accuse de plagiat une personne dont la production ressemble de trop près à un « original » donné. Or, par exemple, on peut admettre que la Joconde de Da Vinci est originale parce qu'elle est singulièrement différente des autres tableaux, comme de Guernica de Picasso. Mais le fait de dire « la Joconde est un tableau original », ne semble pas être seulement suffisant pour englober toute la dimension artistique de ce tableau et en faire sa valeur (son mérite, ce qu'il lui vaut d'être dite production artistique). L'originalité fait-elle à elle-seule, c'est-à-dire suffit-elle pleinement à faire, à être l'essence de la valeur de l'art ? Ainsi, suffit-il de prendre en compte l'originalité d'un objet pour étudier dans son exhaustivité sa dimension artistique ? En allant plus loin, il s'agit ici de se questionner non pas sur la dimension artistique d'un objet que serait son originalité, mais sur la possibilité de l'existence d'autres dimensions de l'art qui caractériseraient une production et qui, prises dans leurs globalité, sembleraient définir le fait même que cet objet soit considéré comme artistique. Ainsi, nous étudierons premièrement ce qui, dans l'originalité, confère à un objet une qualité artistique, puis nous montrerons que l'originalité seule ne semble pas faire à elle seule la valeur de l'art. Enfin, nous présenterons le public destinataire de l'œuvre d'art comme étant l'entité qui, par sa reconnaissance du caractère original d'une œuvre, lui confère une