L'utopie
A un an de l’élection présidentielle, les débats, les critiques et les conjonctures les plus folles s’invitent dans le quotidien de notre société. Cette société en crise, économique d’une part, mais surtout sociale, une crise profonde. Les débats sur l’identité nationale et la laïcité le démontrent. Les politiques aspirants aux plus hautes fonctions se doivent donc d’y répondre précisément, sous peine de se voir évincé de toutes intentions de votes. Cette identité se définit déjà de plusieurs façons, on parle de l’origine de l’individu, on parle de l’environnement dans lequel il s’inscrit, on parle de la société qu’il contribue à créer.
Ces trois seuls exemples invitent chacun à une réflexion profonde.
Qu’est-ce que l’origine ? Suis-je un étranger puisque je ne suis pas né sur cette terre ? est-ce que mon éducation définit ma nation ? Si je suis sémite, mon pays ne peut-il être qu’Israël ? si d’ailleurs notre code génétique nous définit, ne sommes nous pas tous africains ?
De la même manière l’environnement et l’ambition imposent certaines questions. Suis-je français si j’habite à Sarcelles ? Travailler en cuisines, refaire les chaussées, être dans le bâtiments ou dans les égouts ne m’exclue-t-il pas de la société ?
Ces trois sujets ont déjà été traités, et bien d’autres encore. Mais un traité publié par un sociologue ou un philosophe peut-il abolir toutes réflexion ? Que faire si des réponses sont déjà données ?
Il y a une chose commune à chaque individu, et c’est ce qui caractérise l’Homme. L’imagination. Rêver, créer un univers, penser une société, refaire le monde : une fonction propre à s’émanciper de la réalité ambiante. L’Utopie en somme.
« Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme » et la Nature à horreur du vide. L’utopie dans laquelle s’évade un individu ne peut pas être inféconde ; elle produit quelque chose, et c’est ce substrat qui peut définir la pertinence