L'échange monétaire est-il nécessairement juste ?
L’échange monétaire consiste à faire entrer dans le circuit des échanges un tiers, l’argent qui permet d’évaluer chaque objet. L’argent a alors un rôle de mesure. En ce sens, on peut considérer que l’échange monétaire, comparé aux autres formes d’échanges est juste, équitable. C’est ce que souligne Aristote au livre 5 de l’Ethique à Nicomaque lorsqu’il dit que : « La monnaie, jouant le rôle de mesure, rend les choses commensurables entre elles et les amène ainsi à égalité; car il ne saurait y avoir communauté sans échange, ni échange sans égalité. ». Vous trouverez une explication de cette citation en vous reportant à notre fiche sur l’échange sous la rubrique « Les fiches de webphilo ». Aristote va alors souligner les conséquences de la naissance de l’argent. Si ce dernier a pour but de rendre équitable les échanges, il va rapidement être détourné de sa fin première et devenir le but de l’échange. Vous avez donc ici une première perversion de l’échange monétaire. Par ailleurs, vous pouvez également penser aux analyses de Marx sur le travail. Le propriétaire des moyens de production est bien celui qui procède à un échange monétaire avec le travailleur : le travailleur échange sa force de travail contre de l’argent. Mais, à travers la notion de plus value, Marx va montrer que le propriétaire du capital prélève une part de la force de travail à son propre bénéfice. Dès lors, ce n’est peut-être pas parce qu’est introduite la monnaie que l’échange devient nécessairement équitable. Rien ne semble empêcher ici l’exploitation. Vous pouvez montrer que ce sont des règles extérieures à la monnaie qui peuvent imposer par exemple un salaire minimum.
1. L’échange économique et la fascination pour l’argent
Si l’apparition de la monnaie est là pour introduire de la mesure et de la justice dans les échanges, elle est aussi à l’origine d’une démesure et d’inégalités dans les échanges. « Une fois donc la monnaie inventée à cause