L'école des femmes de moliere
(c'est d'ailleurs lui qui permet aux spectateurs de savoir ce que le tyrannique libertin pense). Ainsi, alors que son père a cru à son repenti sous les yeux de Sganarelle, qui croit aussi en la bonne foi de son maître, celui-ci lui avoue la vérité, dans la scène 2 de l'acte V (p. 115) : « Quoi ? tu prends pour bon argent ce que je viens de dire, et tu crois que ma bouche était d'accord avec mon cœur ? ». Alors qu' Elvire vient de débiter une longue tirade sur l'amour qu'elle porte à Don Juan, Sganarelle est très ému, contrairement à son maître qui lui dit tout le fond de sa pensée : « Sais tu bien que j'ai encore senti quelque peu d'émotions pour elle […] ? » (Acte IV, scène 6, p. 106).
Pourtant, Sganarelle ne se contente pas d'écouter : il tente aussi de le prévenir des conséquences de la vie qu'il mène. A la fin, à l'acte V, scène 2 tellement affolé par le comportement de son maître, il finit par le supplier de changer de vie et tâche de l'affoler : « Après cela, si vous ne vous rendez, tant pis pour vous », « vous serez damnez de tous les diables » (p. 119). Don Juan lui même l'amène à prononcer un jugement, à émettre une idée.
Comme avec toutes les personnes qui l'entourent, Don Juan est tyrannique avec son valet.
* Dom Juan et Sganarelle sont complices de longues dates, car Sganarelle est témoin de toute la vie privée de son maître, il est le complice de ses aventures et de ses mésaventures.
* Sganarelle aide parfois son maître dans ses ruses et dans ses aventures : II,2 : "Non, non, ne craignez point, il se mariera avec vous tant que vous voudrez.". III,2 : "Va, va jure un peu, il n'y a pas de mal.".
3eme role: Sganarelle critique son maître
Le valet critique sans limites son maître, aucuns termes ne semblent assez forts pour le définir : sa hargne s'accumule dans des
emportements