VEL Marie-Emilie L2 Histoire TD Histoire Moderne

L'ÉCONOMIE COLONIALE : Saint-Domingue en 1767

L'importance de la possession antillaise que représente Saint-Domingue est soulignée par le mot célèbre de Voltaire, lors du Traité de Paris en 1763 (10 février) où Louis XV n'hésite pas à sacrifier « les quelques arpents de neige du Canada » pour conserver la Grande Isle à sucre, dont le Traité de Ryswick de 1697, mettant fin à la guerre de la Ligue d'Augsbourg, reconnaissait la partie française, à l'ouest, l'autre partie restant espagnole.
Le XVIIIe siècle est traversé par des conflits entre les puissances coloniales, le commerce maritime les subit tout autant qu'il profite du dynamisme retrouvé de celles-ci en période de paix. Au lendemain de la guerre de Sept ans (1756-1763), les colonies antillaises font l'objet d'une importante réorganisation politique, administrative et sociale. La guerre a révélé la vulnérabilité des colonies. Mal défendues et peu attachées à la métropole par hostilité au régime de l'Exclusif (''les colonies sont faites pour le royaume et non le royaume pour les colonies''[1]), la Guadeloupe et la Martinique se sont rendues facilement aux Anglais, quand Saint-Domingue, elle n'en est empêchée que part la conclusion de la paix. Ce statut de l'Exclusif ne fait pas l'unanimité, ne permettrait-il pas des échanges optimaux ?
Face aux représentants du pouvoir royal se constitue, au sein des Conseils Supérieurs de l'île, une élite sociale et intellectuelle consciente de son rôle grandissant dans l'administration de l'île.
Notre document fait état de la situation de la colonie en terme de ressources : ''cheptel humain'' et cultures, son thème en est le commerce colonial maritime, avec des données chiffrées, précises, accompagnées de commentaires économiques et mercantiles. Ces documents statistiques ont sûrement été produits par la Chambre d'agriculture et/ou les bureaux de l'intendant de Saint-Domingue, en 1767, Alexandre Jacques de Bongars