L'économie sociale et solidaire
La crise que traverse aujourd'hui le capitalisme a redonné de l'actualité à la recherche d'alternatives à l'entreprise privée classique. Parmi les candidats, les organisations de l'économie sociale et solidaire (ESS). L'économie sociale rassemble les associations, les coopératives et les mutuelles. Elles ont en commun d'être gouvernées sur un mode démocratique (une personne = une voix) et de ne pas avoir pour objectif de maximiser les revenus de leur capital. L'économie solidaire, pour sa part, regroupe les organisations qui produisent des biens et des services à forte utilité sociale, qui décident d'embaucher en priorité des personnes en difficulté, de développer des activités soutenables sur le plan écologique, ou encore de pratiquer des formes d'échange respectant des normes sociales et environnementales élevées, comme le fait le commerce équitable.
Ces deux familles se recouvrent largement - un grand nombre d'entreprises solidaires ont un statut associatif ou coopératif -, mais pas totalement: il ne suffit pas à une banque d'être coopérative pour être solidaire… et bon nombre d'entreprises de statut privé lucratif poursuivent des objectifs qui les qualifient pour être considérées comme solidaires.
En dépit de son développement et de sa puissance - l'ESS rassemblerait aujourd'hui plus de 200 000 organisations employant 2,1 millions de salariés -, ce secteur peine à s'affirmer comme une réelle alternative à l'économie dominante. Faute d'unité, faute d'apparaître comme un véritable mouvement de transformation sociale, faute aussi d'être à même de mobiliser - ou de vouloir le