L'écriture du constat au cinéma entre allemagne année zéro et 71 fragments d'une chronologie du hasard
L’idée de ce devoir sur « l’écriture du cinéma » nous est venu en regardant Allemagne année zéro de Rossellini, film emblématique du néo-réalisme italien s’il en est. Les sous-titres français de l’édition dvd du Monde font apparaître un texte à la suite du carton, qui n’est présent ni à l’écran, ni en voix off… C’est donc l’idée d’un texte absent de l’image et du son, absent du film, en quelque sorte, puisqu’il disparaît lorsque l’on désactive l’option « sous-titre » ; qui nous a le plus charmé. Un texte fantôme pour un art fantomatique, rien de plus excitant pour un cours qui ne s’intéresse ni à la critique, ni au scénario lorsqu’il parle de l’écriture du cinéma.
Ce texte le voici : « Ce film, tourné à Berlin l’été 1947, ne veut qu’être un tableau objectif et fidèle de cette ville immense à demi détruite où 3 millions et demi de personnes vivent une vie désespérée sans presque s’en rendre compte. La tragédie leur est naturelle non pas par grandeur d’âme, par lassitude. Ce n’est pas un acte d’accusation contre le peuple allemand, ni sa défense. C’est un constat. Mais si quelqu’un après avoir vu l’histoire d’Edmund pense qu’il faut apprendre aux enfants allemands à re-aimer la vie, l’auteur de ce film aura sa récompense. ». Quarante-cinq ans plus tard, Michael Haneke réalise 71 fragments d’une chronologie du hasard, le texte d’introduction aurait pu être similaire. Un demi-siècle d’évolution du cinéma plus tard, les mêmes idées reviennent : un tableau, l’enfance, la tragédie, le constat. Et si c’était ça le cinéma ?
ALLEMAGNE ANNEE ZERO &
71 FRAGMENTS D’UNE CHRONOLOGIE DU HASARD, même combat ?
De nombreuses similitudes nous permettent de rapprocher ces deux films. Tout deux réalisés après une grande guerre (la 2nde guerre mondiale et la guerre froide) ces deux films, présentés comme héritage de l’époque qui vient de s’achever, se concluent sur un drame : un enfant se suicide en se jetant du haut d’une immeuble en ruine, dans le premier,