L'édit de caracalla
A l'avènement de Caracalla, la citoyenneté romaine (le «droit de cité») est le privilège des habitants de l'Italie.
Les habitants des autres régions de l'Empire ne pouvaient en bénéficier, hormis quelques exceptions qui disposaient d'une sorte de double statut (la citoyenneté de leur cité d'origine et la citoyenneté romaine).
Cet état de fait avait deux conséquences :
• La citoyenneté romaine (et ses avantages) pouvait être obtenue après un certain nombre d'années de service dans les troupes auxiliaires de l'armée romaine. C'était l'un des principaux attraits de la carrière militaire.
• Les impôts d'une grande partie de la population de l'Empire allaient dans les caisses des cités dont les habitants étaient citoyens plutôt que dans le trésor impérial.
212 : L'édit de Caracalla donne la citoyenneté romaine (le «droit de cité») à tous les habitants libres de l'Empire.
Par son édit (le vrai nom du texte est «Constitution Antonienne»), Caracalla donne la citoyenneté romaine à tous les habitants libres de l'Empire, les esclaves sont donc exclus de cette mesure.
Tous les habitants libres de l'Empire bénéficient désormais des avantages associés à la citoyenneté :
• Droit de propriété
• Droit de vote
• Eligibilité à la magistrature
• Droit d'intégrer la légion romaine
(mieux payé et moins exposé que les auxiliaires)
• Droit d'appel d'une décision de justice auprès du peuple romain
La première conséquence est une hausse significative des revenus du trésor impérial puisque tous les citoyens de l'Empire dépendent désormais de la fiscalité de Rome.
La seconde conséquence est la simplification radicale du droit romain, avec les disparitions de fait des divers statuts locaux héritées des annexions.
Une dernière conséquence, moins facile à prévoir mais très dangereuse à long terme, est que la carrière militaire devient toute à coup beaucoup moins attrayant maintenant qu'il n'y a plus la carotte de la citoyenneté au bout. Les recruteurs militaires