"Véritable époque de crise Nationale", le moment de l'élection présidentielle américaine est, selon Alexis de Tocqueville un temps de vifs débats, d'une campagne très active tant les enjeux sont importants. Le Président des Etats-Unis, chef de l'Etat le plus puissant du Monde, au sommet d'un pays pratiquant un système présidentiel, il s'impose comme l'une des figures incoutournables mondiales. Son élection est donc d'une importance majeure pour les citoyens américains qui peuvent souhaiter voir triompher un candidat dont les idées sont les plus proches des siennes. Il semble ainsi juste que le Président élu soit celu qui partage les sentiments, les valeurs d'une majorité de citoyens. Or, l'élection de George Bush en 2000, finalement tranchée par la Cour Suprême le 12 décembre 2000 à une majorité de 5 contre 4 a généré de vifs débats aux Etats-Unis et partout dans le Monde. Comment un pays qui se dit de la démocratie peut-il laisser une juridiction simplement composée de neuf juges trancher finalement en faveur d'un candidat plutôt que d'un autre, surtout lorsque ses intérêts ressortent largement? Il en est ressorti que finalement, si les recomptages avaient été entièrement effectués, le gouverneur texan aurait de toute façon arraché la place au candidat Al Gore. Mais plus que de remettre en cause la légitimité du Président Bush, de multiples juristes américains se sont interrogés sur la réelle teneur démocratique de l'élection américaine. Il convient pour tenter de répondre à ces interrogations de rappeler le sens étymologique du terme démocratie. Des mots grecs δῆμος , le peuple et κράτος , le gouvernement, la démocratie désigne un régime politique dans lequel le peuple dispose du pouvoir souverain, soit comme le résumait Abraham Lincoln "Un gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple. Il s'agira donc de vérifier que le système électoral américain se conforme bien à cet idéal de régime, souvent désiré, rarement réalisé. Il convient aussi de rappeler