Commentaire de La plaidoirie de « Le fond de sa pensée… » à « …se rendre compte de ce qu’il faisait.» - Pages de … à …
Introduction
Nous sommes en présence d’un extrait tiré de l’étranger d’Albert Camus rédigé en 1942 ayant passé une partie de sa vie en Alger durant la guerre d’Algérie (1954 à 1962). Le personnage principal est le narrateur ; c’est lui qui nous conte son procès. Il se nomme Meursault et est accusé d’un meurtre, l’assassinat d’un maghrébin, dont il se sent innocent. Il raconte le réquisitoire de l’avocat général qui ira jusqu’à demander sa tête. Nous étudierons dans une première partie la présence, uniquement physique, de Meursault puis en seconde partie la crédibilité du discours de l’avocat général et enfin en troisième partie nous déterminerons ce que cherche à dénoncer implicitement la thèse de l’avocat général et celle du texte.
Développement
Le texte est présenté sous une focalisation interne où l’on peut ainsi connaître les émotions du narrateur. Celles-ci, cependant, ne sont que faiblement exprimées à cause de la quasi-absence de celui-ci : il nous relève des paroles de son propre procès au discours direct « J’en ferais la preuve, messieurs les jurés, et je le ferais doublement […] » (lignes 5 et 6) comme au discours indirect: « Il a résumé […] il a rappelé» (lignes 10 à 12). Cela nous démontre finalement que Meursault est comme absent de son propre procès, qu’il en est juste un témoin ne défendant pas sa cause, non par peine perdue mais parce que l’avocat général ne lui laisse pas le moyen d’intervenir. Il ne fait juste que le constat de ses paroles, et c’est le fait de ne rapporter que ces paroles qui fait de lui un simple spectateur de ce réquisitoire. L’avocat général, d’ailleurs, traite l’affaire en dehors de lui, tout se déroulant sans son intervention : « Le fond de sa pensée […] c’est que j’avais prémédité mon crime »ligne 1. Ici, l’avocat général ne cherche aucunement à défendre sa cause mais plutôt à le dénoncer, voir