L'étranger, camus
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1:L’oeuvre
Avec Le mythe de Sisyphe et Caligula, L’Étranger constitue le « cycle de l’absurde » dans l’œuvre d’Albert Camus. L’absurde est ce « divorce » manifeste entre l’homme et l’univers, et influencé par la sombre philosophie de Jaspers, Kierkegaard et Heidegger, Camus met en lumière la tragédie contemporaine et pessimiste de notre condition humaine. Publié en 1942, l’ouvrage connut un accueil enthousiaste, car il semblait, par toutes ses qualités, en accord avec la situation de ses lecteurs, égarés et troublés eux aussi par la guerre. Meursault est le narrateur héros de ce récit. Il apprend la mort de sa mère. Il l’enterre. Marie se présente à lui le lendemain. Il couche avec elle. Raymond, son voisin, lui demande son amitié. Il la lui accorde. Raymond bat une fille « mauresque ». Meursault semble approuver. Raymond invite Meursault à un pique-nique. Mais ils sont suivis par des Arabes, Raymond reconnaît parmi eux le frère de la fille qu’il a battue. Le combat s’engage, Raymond, blessé, confie son revolver à Meursault. Peu après, Meursault se promène sur la plage, et voyant l’Arabe qui dégaine un couteau, ébloui par un reflet de soleil, il tire cinq balles. Dans la partie suivante, le procès est engagé. Meursault se défend mal. L’accusation n’a pas de mal à convaincre le jury de son caractère insensible : il n’a même pas pleuré à l’enterrement de sa mère, il a couché avec une fille dès le lendemain ! Il se sent innocent, mais il est condamné à mort. Il refuse tout pourvoi en grâce, plus encore l’aumônier qui se présente à lui. Il prétend face à l’absurdité de sa situation demeurer libre et indifférent. L’écriture blanche du narrateur, étonnamment froide et neutre, surtout en une pareille circonstance est étonnante. Parfois, une pointe de lyrisme. Ainsi, à la fin de la première partie, il tire une balle, puis encore quatre balles, « et c’était comme quatre