L'étranger d'albert camus
Le personnage de Meursault apparaît tout au long de l'intrigue comme une figure d'indifférence. En effet, quels que soient les évènements qu'il vit ou qu'il provoque, il ne manifeste aucun sentiment ; il demeure insensible au monde qui l'entoure. Le titre du roman est à ce titre assez révélateur : Meursault est comme un "étranger au monde", ce qui va être confirmé par le récit. La première phrase de l'incipit révèle qu'il est incapable de situer le décès de sa mère dans un temps proche : "Aujourd'hui, maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas." (p.9) Quand il est introduit près de la bière de sa mère, il refuse de la voir, sans donner d'explications : "Je ne sais pas." (p.14) et quand arrivent les amis de sa mère pour la visite funèbre, Meursault ne leur prête guère attention : "Pourtant je ne les entendais pas et j'avais peine à croire à leur réalité." (p.18) Finalement, le dimanche qui suit l'enterrement de sa mère, il fait à lui-même ce constat : "somme toute, il 'y avait rie de changé.".
Dans la suite du récit, à son voisin Raymond Sintès qui lui propose son amitié, il répond "Ça m'était égal." (p.49), ce qu'il confirme quelques pages plus loin "Cela m'était égal d'être son copain." (p.54) et emploie la même expression (p.62) quand Raymond lui demande d'être son témoin suite au conflit avec sa maîtresse. Entre temps, son patron lui propose un emploi à l'étranger ; il accepte l'idée avec détachement : "dans le fond cela m'était égal" (p.68), "tout cela était sans importance réelle." (p.69), avec la même indifférence que la proposition de mariage de son amie Marie : "cela m'était égal.". La mise en place du récit fait donc clairement apparaître ce trait de caractère du personnage.
C'est au moment où Meursault accepte de devenir le témoin-complice de Sintès que son destin va basculer inexorablement vers la condamnation à mort. Toutefois, il persiste dans son attitude impassible. Suite à