Ce texte de Bergson est extrait de L’évolution créatrice et en constitue le chapitre Mécanisme et conceptualisme, La science moderne.
Dans ce passage il est question de la durée en tant qu’elle possède une dualité et qu’un de ses aspect est créateur.
En effet, selon l’auteur, il existe une durée scientifique appréhendée à travers une mesure spatiale qui décompose en unité, cette durée est dite quantitative, elle relève de la juxtaposition d’instant ; et une durée vraie, vécue, qualitative, qui relève de la succession et qui est le fait fondamental de la conscience. Elle est un changement continuel d’états psychologiques, de variations d’intensités au sein de la conscience et elle est créatrice en tant qu’elle est un processus de maturation qui libère l’Homme et le fait accéder à la création et qu’elle est déterminante pour l’aboutissement de nos œuvres, et plus généralement déterminante pour l’avenir.
Bergson a donc pour thèse le dualisme de la durée qui, malgré tout, se rejoint dans une sorte de monisme du fait que les deux durées sont solidaires entres elles.
L’auteur répond dans cet extrait à différentes questions : Par quoi sont caractérisées les deux durées ? La durée vraie vient elle de la conscience ? En quoi et comment l’une d’elle peut être créatrice ? Faut il les opposer ?
Pour étudier cela nous diviserons le texte en trois parties : La première s’étend de la ligne 1 à la ligne 20 et traite du dualisme de la durée. Le second moment parcours les lignes 20 à 35 et expose en quoi la durée vraie est créatrice et la façon dont les deux aspects de la durée se rejoignent dans un monisme. Pour finir, nous examinerons les lignes 36 à 58 et nous verrons que Bergson rétablit le dualisme à travers le côté créateur de la durée qu’il illustre dans un exemple.

Dans un premier temps, l’auteur nous expose le dualisme de la durée ainsi que les natures qui composent ces deux aspects.
Tout d’abord, Bergson reprend son exemple du morceau de sucre dans un verre