II. Vanité (fr. 11-48) Des liasses au programme, c’est celle qui contient le plus grand nombre de fragments. Placée de plus au seuil du recueil, la notion de vanité* est ainsi présentée comme essentielle dans la pensée pascalienne. Le comportement des hommes est le plus souvent incohérent. Nos jugements varient, notre raison trouve ses limites très vite. Curieusement, personne ne s’étonne des faiblesses de l’homme alors que manifestement personne ne sait de façon certaine où sont la vérité et la justice. L’imagination porte une lourde responsabilité dans cette situation, elle « dispose de tout, elle fait la beauté, la justice et le bonheur qui est le tout du monde ». Nous vivons au passé et au futur, mais jamais au présent. Nous sommes très peu capables de définir le juste et l’injuste si bien que la sagesse consiste à suivre les lois et les coutumes de son pays avec tout ce qu’elles ont d’arbitraire.
III. Misère (fr. 49-71) Après avoir analysé les raisons pour lesquelles la vanité est partout, Pascal met en évidence qu’il est pénible et douloureux de prendre conscience de cette vanité et il va expliquer en quoi consistent nos misères. Nos bonheurs sont illusoires, nous n’arrivons pas à savoir ce que nous voulons. Tout est instabilité et inconstance. Certains vont jusqu’à imposer leur volonté pour mettre un terme à cette inconstance. La tyrannie règne alors. Elle consiste, pour un fort et un beau, à se battre « à qui sera le maître l’un de l’autre », à « vouloir avoir par une voie ce qu’on ne peut avoir que par une autre ». La guerre civile est la pire calamité. Les hommes sont incapables de s’accorder ni sur ce qu’est le Souverain Bien* ni sur ce qu’est l’équité. C’est la mode et la coutume qui dictent les décisions de justice. La durée de la vie humaine n’est rien rapportée à l’éternité. La taille d’un homme est infinitésimale face au cosmos, sa position dans le temps et dans l’espace semble aléatoire et énigmatique. L’homme veut être heureux, assuré de quelque