L'île des esclaves
Dans ses trois « comédies insulaires », Marivaux a insisté sur les défauts les plus graves de la société. Dans l'île des esclaves, il donne son opinion au sujet des relations maître/valet à son époque.
Cette pièce prend une grande importance car on sent la charge assez forte de contestation sociale. L'île des esclaves est une utopie : un pays imaginaire (étymologie : « pays de nulle part »). Le terme d'utopie désigne un rêve irréalisable. Peut-être que Marivaux joue sur la polysémie du terme : utopique est l'île, mais peut-être aussi le projet de Trivelin que les hommes soient égaux. Mais ce n’est pas une utopie politique. L’ordre des choses est rétabli à la fin.
Le mot « esclave » dans le titre interpelle le spectateur. La société du XVIIe siècle pratique l'esclavage dans les colonies, ce qui commence à agiter les philosophes.
Cette scène est une scène d'exposition. Elle répond aux questions que se pose le spectateur. Cette pièce comprend onze scènes. I. Une scène d’exposition
But : présenter les éléments nécessaires de compréhension des évènements en une scène courte, dynamique mais réelle et complète (risque d’exposition longue et ennuyant). Cette scène est réussite : 1. Lieu : l’île
- titre
-didascalies ou décor : décor dépouillé (sans ornement), espace insulaire
-allusion à l’île : ligne 3, 13, 21, 24
-l’île au 18ème siècle : exotisme, univers sauvage, proche de la nature « cases » (cabane)
Espace types des utopies = lieux isolé du monde qui permet donc une possibilité d’un nouveau fonctionnement. Lieu inaccessible, inconnu donc suspens. Le lecteur se demande si ce lieu est accueillant ou non. Pour Iphicrate c’est un lieu hostile.
2. Temps
-Grèce antique : Athènes, esclaves, Iphicrate (par la force/pouvoir en grec)
-Italie contemporaine : Arlequin, personnage présent dans le commedio dell’ arte (comédie d’improvisation et de masque). Il a toujours le même rôle : ne pense qu’à boire et à