L apelel de l ange
Tunisie. L’extradition de l’ancien Premier ministre libyen bafoue les droits humains lundi 25 juin 2012, par Émilie Lembrée
L’extradition de Tunisie de l’ancien Premier ministre libyen al Baghdadi al Mahmoudi le met en danger d’être soumis à la torture, jugé dans le cadre d’un procès inique et même victime d’une exécution extrajudiciaire, a déclaré Amnesty International lundi 25 juin en dénonçant la décision prise par les autorités de Tunis.
Al Baghdadi al Mahmoudi, qui a occupé le poste de Premier ministre sous le régime de Mouammar Kadhafi de mars 2006 jusqu’en 2011, lorsqu’il a fui vers la Tunisie, aurait été remis aux représentants de l’État libyen à Tunis dimanche 24 juin, et conduit par hélicoptère dans une prison libyenne.
Amnesty International avait demandé à plusieurs reprises aux autorités tunisiennes, notamment au président et au Premier ministre, de ne pas l’extrader, faisant valoir qu’il risquait de voir ses droits humains bafoués en Libye.
« Amnesty International condamne la décision des autorités tunisiennes de renvoyer al Baghdadi al Mahmoudi en Libye, où il risque fortement de subir des actes de torture et des mauvais traitements, d’être jugé de manière inique et d’être victime d’une exécution extrajudiciaire », a indiqué Hassiba Hadj Sahraoui, directrice adjointe du programme Afrique du Nord et Moyen-Orient d’Amnesty International.
En outre, l’organisation craint qu’il ne soit condamné à mort en Libye. Or, Amnesty International s’oppose en toutes circonstances à ce châtiment, qu’elle considère comme la violation ultime du droit à la vie.
« Si tous les auteurs de violations des droits humains doivent être traduits en justice, en extradant al Baghdadi al Mahmoudi, les autorités tunisiennes violent non seulement leur propre loi, mais aussi leur obligation internationale de ne pas renvoyer une personne vers un pays où elle risque d’être victime d’atteintes aux droits humains, a expliqué Hassiba Hadj Sahraoui.
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