L’assemblage dans l’art, par Alan MADEC.
L’assemblage, qui ne s’appelle pas encore de la sorte, voit le jour grâce à la volonté d’un homme, toujours lui, de rompre une fois de plus avec la tradition. Il s’agit bien sûr de
Picasso, qui créer en 1912, deux œuvres révolutionnaires pour l’histoire de l’Art. La première, qui se fait l’écho de la dernière conférence et qui paraît véritablement incontournable, est
Nature morte à la chaise cannée. Elle est non seulement le premier collage réalisé dans une peinture mais également, la première œuvre à inclure en elle des éléments non artistiques issus de la réalité. En l’occurrence, une corde, qui semble faire office de « cadre » ainsi qu’une toile cirée sur laquelle on voit apparaître un motif imprimé de chaise cannée. Picasso romps ainsi définitivement avec l’idée de la peinture « trompe l’œil » qui tente de représenter avec plus ou moins de réalisme, la réalité, et fait directement rentré cette réalité dans le tableau, qui devient du coup un élément esthétique et symbolique. Rappelons quand même, que quelques temps avant lui, il y eu une autre tentative, assez anecdotique, celle d’Edgar
Degas, qui en 1880, rajoute un véritable morceau de tulle sur sa petite danseuse de bronze.
La seconde œuvre de Picasso, s’intitule sobrement Guitare. Il s’agit là d’une maquette pour une réalisation plus grande, en tôle, dans laquelle Picasso utilise du carton, de la ficelle et du fil de fer. Il travaille sa réalisation comme si les éléments, collés habituellement sur la surface plane du tableau, en sortaient pour occuper un certain volume dans l’espace réel, à mi chemin entre la sculpture et le collage. Ces investigations auront un réel impact sur le travail de certains artistes de l’époque tels qu’Henri Laurens ou Alberto Magnelli. L’écho est aussi important en Russie pour des artistes comme Tatline qui réalise des « reliefs picturaux » ou
Baranov-Rossiné qui présente des « sculptures peintes », citons également