L’Autriche au XIXe siècle
L’empire d’Autriche en 1815 :

Au lendemain de la signature des traités de Vienne, l’empire d’Autriche apparaît comme l’une des grandes puissances européennes et peut-être même comme la première puissance continentale, tant par son étendue que par sa population et la force de son armée. Il est le seul à avoir tenu tête pendant un quart de siècle à la Révolution française, jouant le rôle de l’éternel participant aux coalitions suscitées par la Grande-Bretagne. Beaucoup plus que la Russie, il est, par sa position géographique, à même de dominer l’Europe et il est en tout cas mieux placé pour intervenir rapidement en cas de besoin. En outre, il semble animé d’une sérieuse volonté politique et acquis aux principes de la monarchie absolue.

De l’Autriche à l’Autriche-Hongrie (1815-1867)

L’unité de l’empire d’Autriche, contrairement à celle du Royaume-Uni, ne provient pas de la constitution précoce d’un Etat-Nation. Le déclin et la disparition de l’Empire est devenu un sujet de débat d’autant plus réactualisé que les bouleversements, survenus en Allemagne, dans l’es-URSS ou dans l’ex-Yougoslavie, et, en règle général, dans l’Europe centrale et balkanique, ont montré de violentes résurgences de nationalismes.

La dynastie des Habsbourg.

Au pouvoir depuis 1273, la dynastie des Habsbourg a gardé des caractéristiques qui perdurent tout au long du XIXe siècle : monarchie élective, mais transmise au sein de la famille ; d’origine et de culture allemande (elle fournit, sauf 1740 à 1745, tous les empereurs du Saint-Empire), mais respectant les cultures et les peuples de l’Empire : défenseur du catholicisme mais tolérant les confessions réformées ; enfin, exerçant depuis Vienne une unité de représentation vis-à-vis de l’extérieur, mais soucieuse de déléguer des pouvoirs. En Autriche, c’est moins un ensemble (historique, politique, culturel) partagé qui fait la nation que le souverain,