La métaphore de la "page blanche" compare la vie à un livre qu’on écrirait soit au fur et à mesure soit qui serait déjà écrit. Écrire sa vie, qu’est-ce que cela signifie ? La page blanche, ce sont nos espoirs, nos croyances, nos illusions aussi. Or est-ce bien nous qui écrivons ? N’est-ce pas Dieu ou le destin ? La page blanche évoque les Écritures : il convient donc de se demander si tout serait écrit, fixé et déterminé à l’avance dans le livre qu’est la vie, par une instance divine, une force surnaturelle, ce qui impliquerait de croire au destin, en une fatalité. En revanche, si l’avenir est une "page blanche", n’est-ce pas aussi, d’une certaine manière, un moyen d’affirmer que l’homme est libre ? Si l’homme est libre, il peut donner à sa liberté une direction qui lui est propre. Il est donc possible pour l’homme de déterminer le futur et, en ce sens, le futur serait la conséquence d’une liberté qui se détermine en toute connaissance de cause. L’avenir est-il comme une "page blanche" où tout peut être écrit ? L’avenir est-il écrit, voire déterminé, ou encore est-il connaissable ? La page blanche suppose le vide, le néant, ce qui ne peut pas être connu. L’avenir est-il à ce point indéterminé, imprévisible, qu’il ressemble à une page blanche sur laquelle tout est possible puisque rien n’est déterminé. Cela pose la question de la liberté : puis-je écrire mon avenir comme on écrit sur une page blanche ? N’a-t-on pas tendance à dire que l’avenir est déjà écrit, déjà tracé ? La page de l’avenir ne contient-elle pas déjà le passé et le présent entre ses lignes ? Quelle est ma faculté à écrire cet avenir ? Dans quelle mesure peut-on dire que nous écrivons vraiment notre histoire, au sens où justement on écrit toujours une histoire au passé et non au futur ? La vie vaut-elle vraiment la peine d’être vécue si l’on sait par avance que, quoi que l’on fasse, on est tous promis à une fin prédéterminée ? Vouloir écrire l’avenir serait le maîtriser : cela pose alors la question