Frédou Braun1

Dépasser le pour/contre : l’avortement vu autrement
Evénement historique et fruit d’un long combat, la loi de dépénalisation de l’avortement a été votée en Belgique en 1990. 22 ans après, l’accès à l’IVG2 est menacé en Europe par des lobbies intégristes. Dans le cadre de la mobilisation3 pour le droit à l’avortement en Europe organisée le 24 mars 2012 à Bruxelles, nous avons souhaité au CEFA aborder plus en profondeur le thème de l’avortement et tenter de sortir du débat « pour » ou « contre » l’IVG, débat qui reste d’actualité. Une soirée d’échange a été organisée sur le sujet, le 14 mars 2012 à Louvain-la-Neuve, en débutant avec la projection du film « Le corps du délit4 » et en poursuivant le débat avec : Françoise Kruyen, gynécologue, membre de la Commission
Nationale d’Evaluation de la loi sur l’IVG, Katinka In’t Zandt, psychologue à la Free Clinic et administratrice du GACEHPA5, et Marie-Marthe Collard, conseillère conjugale en planning familial et auteure d’une étude6 que nous venons de publier au CEFA.
Une réalité incontournable de notre société
L’avortement est sorti de l’ombre dans les pays européens, les uns après les autres7, même s’il reste encore interdit à Malte, en Irlande et en Pologne8. Dans la seconde moitié du XXe siècle, les revendications féministes se marquent de plus en plus, défendant initialement une égalité des droits, et revendiquant par la suite une autonomie réelle des femmes et une réappropriation de leur corps, telle que le célèbre slogan l’affiche : « Mon corps m’appartient ! ». La révolte contre la domination masculine par les femmes, accompagnées par certains hommes et quelques médecins9 aussi, est une base fondamentale de l’évolution récente de notre société. Au-delà de la question cruciale de l’avortement, la lutte féministe a entraîné des prises de conscience sur les rapports des uns et des autres dans la constellation familiale, la relation conjugale et l’union sexuelle.
Le CEFA,