L echec de lumumba
Le Congo cultive le paradoxe d’être tout à la fois un pays riche de son sous-sol qui regorge de minerais rares (or, uranium, coltan, cassitérite, cuivre, cobalt etc.) et extrêmement pauvre parce que, à aucun moment de son histoire, il n’eut le contrôle de ses richesses et de leur exploitation qui commença sous Léopold II, roi des Belges, brutal propriétaire du pays à partir de 1885.
Toutes les tragédies du Congo se déclinent sur ce paradigme qu’est la convoitise de ses ressources naturelles. Il a toujours été un objet de prédation pour les pays occidentaux, désignés aujourd’hui sous l’appellation fallacieuse de « communauté internationale ». Ils ont fait du Congo le premier théâtre africain de l’affrontement des deux blocs Est/Ouest. L’assassinat, le 17 janvier 1961, de Patrice Lumumba a marqué l’appartenance forcée de la RDC au bloc occidental.
Lors de l’indépendance, en 1960, les Belges laissaient une colonie dépourvue de toute infrastructure viable, sans cadres locaux pour diriger le pays. Des structures étatiques inexistantes et des richesses naturelles immenses dont il importait de conserver l’usage et le bénéfice, expliquent pourquoi le Congo a été si facilement placé sous tutelle des Etats-Unis et de l’Europe, politiquement et économiquement.
Les deux guerres du Congo (1996/1997 et 1998-2002) et la crise des Grands Lacs ont révélé de nouvelles puissances régionales qui se sont entendues pour en exploiter les richesses, devenues l’enjeu principal des conflits. Le pillage systématique des mines et des forêts a permis le financement des conflits et le trafic d’armes.
Le délitement de l’Etat congolais a conduit la « communauté internationale » à y intervenir directement, depuis 2002, sans mettre fin à la mise en coupe réglée de la RDC, via l’Ouganda et le Rwanda, dont, au final, elle était le plus grand bénéficiaire. L’implication des Occidentaux, sous couvert de l’ONU et