l'echec scolaire un defi a relever
“ A Bernadette Carré qui m’a suggéré cette étude ”
A la mort de la poétesse Marie-Ange Jolicoeur, le 1er juillet 1976, on trouva dans sa bibliothèque à Lille, en France, quelques titres de ses consoeurs publiés en Haïti ou ailleurs dont le célèbre Cœur des Îles (1939) d’Ida Faubert, fille du président Salomon (1879-1888). Pour les feuilleter en permanence, chez soi, leur propriétaire devrait leur accorder une particulière importance. Nous soupçonnons alors Marie-Ange Jolicoeur d’avoir cédé au peu de publications des femmes haïtiennes de cette époque, voire d’avoir voulu bouleverser l’ordre des choses, c’est-à-dire compenser à ce manque de publications féminines par des ouvrages à venir. La poétesse étudiait la philosophie en France à un haut niveau quand la tragédie arriva. Elle fut, à notre connaissance, après la reine
Anacaona, la seconde poétesse “maudite” de l’histoire de la littérature haïtienne.
Les Saintes de l’ombre
Tout se passa dans le milieu haïtien comme si nos femmes n’ont pas le droit d’écrire, d’exprimer leur amour aussi bien que leurs multiples déceptions face à l’homme haïtien. Nombreuses sont les poétesses haïtiennes qui ont été pétries à la fleur de l’âge par un mariage d’amour ou de raison, que ce soit en
Haïti ou dans la diaspora. Leur défaite explique d’ailleurs le maintien du pouvoir de persuasion par le mâle haïtien. Et, à ce propos, l’écrivain Graf Dürckheim écrit : “Le féminin est souvent condamné, non seulement chez l’homme mais aussi chez la femme, à un destin fantôme. Son énergie refoulée prend alors une place importante parmi les forces d’ombre de notre temps, celles qui bloquent le chemin de l’Être essentiel. L’éveil à la vie initiatique contribuera très probablement à rendre au féminin sa place dans la synthèse intégrale de la vie.
Pour accéder librement à l’initiation, il faut que soient dégagées les forces émancipatrices du féminin.” Effectivement, il en