L entreprise face au risque
Madame Nathalie Tournyol du Clos, directrice de l’IGPDE, présente la séance de « regards croisés sur l’entreprise ». Le séminaire « Regards croisés » aborde aujourd’hui la question du risque, inhérent à l’activité économique et notamment la notion de profit. Il est intéressant de noter comment la théorie mathématique et l’histoire économique se croisent autour de la notion de risque et de son évaluation. Rappelons la distinction, aujourd’hui classique, réalisée par F. Knight entre le risque probabilisable (et donc assurable) et le risque d’entreprise ou « incertitude », non assurable. Le profit apparaît alors comme rémunération du risque pris lors de l’activité économique. La mutualisation des risques sera à la base de mécanismes fondamentaux en économie, comme l’assurance. Mentionnons également le fait que certaines grandes catastrophes financières sont nées de la volonté d’éliminer le risque. Ainsi une partie de l’ampleur du krach boursier de 1987 s’explique par le recours systématique de la technique de « portfolio insurance » par les opérateurs de marché ; il en va de même en 1998, sur le marché obligataire, lors de la généralisation des modèles de « value at risk ». Le développement des marchés financiers met les modèles mathématiques au cœur de l’analyse contemporaine du risque. Sur ce point de l’analyse théorique du risque, je renvois à l’ouvrage de Pierre-Charles Pradier, le premier intervenant de l’après-midi, La notion de risque en économie. Aux risques traditionnels de l’activité entrepreneuriale, s’ajoutent dorénavant les risques liés aux nouvelles technologies, à l’internationalisation des échanges, aux nouvelles contraintes juridiques. Les Pme, comme entreprises sous-traitantes, sont souvent les derniers réceptacles du risque. Le parcours proposé