l'equipage joseph kessel
Je dois le dire d’emblée, ce roman est un véritable coup de cœur, totalement inattendu qui plus est car, a priori, je ne pensais pas être réceptive à l’ambiance très masculine de la vie d’une escadrille durant la Première guerre mondiale ! Mais l’élégance sobre du style, la grandeur d’âme des héros et l’histoire d’un amour impossible sur ce fond historique tragique ont eu raison de mes premières réticences. Au début de celui-ci, l’aspirant Jean Herbillon quitte ses proches pour partir à la guerre. « Il avait vingt ans. C’était son premier départ pour le front. » Et déjà, « […] sa jeunesse n’acceptait pas la guerre sans l’habiller d’une héroïque parure. » (13) A la gare de l’Est, il retrouve les soldats de retour de permission, et se mêle à « leurs groupes avec un sentiment de fierté fraternelle » : « il les aimait pour leurs souffrances, surtout pour le signe que la mort dépose sur les hommes qu’elle guette. » (13) Et puis la femme dont il est amoureux est venue le retrouver, Denise, sa maîtresse sans laquelle « il eût manqué à son départ une gloire. » (14) Nous apprendrons plus tard que la jeune femme est mariée et qu’elle a menti sur son identité : elle s’appelle en réalité Hélène Maury, ce qui aura une importance cruciale dans l’intrigue.
Tout au long de ce roman d’aventures et d’action, le lecteur suit l’évolution du jeune aspirant Herbillon, prêt à tous les sacrifices et à beaucoup de courage pour atteindre son rêve de gloire et d’honneur. Il fera ses armes au sein de l’escadrille dirigée par le Capitaine Gabriel Thelis, un jeune homme profondément humain, que chacun admire sans réserve tant son charisme est flamboyant. Herbillon fera à ses côtés son baptême du feu.
Avec la vie au mess, Kessel peint les amitiés viriles, fraternelles et entières et l’impatience de ces hommes, pressés d’en découdre avec l’ennemi : on entre dans l’aviation pour être un héros et plaire aux femmes. Mais l’équipage formé par Claude Maury et Jean