L'ile des esclaves Marivaux
Cette pièce en onze scènes est à la fois une satire sociale et un regard de moraliste sur l’homme. Marivaux y renouvelle le canevas et les lazzis de la commedia dell’arte pour faire réfléchir les spectateurs à de nouveaux rapports sociaux au moyen de l’utopie.
Réutilisant le couple traditionnel maître-valet, Marivaux se livre à deux exercices concomitants : le laboratoire utopique et la comédie de mœurs. Il joue également sur deux registres, le comique et le pathétique. Ces dualités assumées donnent à la pièce son caractère onirique qui permet de mieux faire accepter la critique très novatrice pour l’époque. En effet Marivaux aborde l’aliénation sociale et l’exclusion. Nous pouvons imaginer le choc que durent vivre les spectateurs d’alors devant cette inacceptable invitation à échanger les rôles sociaux, alors même qu’ils refusaient la présence des domestiques en livrée dans l’enceinte théâtrale.
Le courant littéraire de L'Ile des esclaves :
Les Lumières. La comédie en un acte (11 scènes) de Marivaux est marquée par un thème socio-politique : la critique de l'ordre social et de la hiérarchie religieuse. Elle s'inscrit à la fois dans le théâtre de Marivaux - avec le jeu du travestissement et le thème de l'amour - et dans la pensée du 18°s.
Les personnages principaux :
- Iphicrate, général athénien. En grec, son prénom renvoie à son ordre social et signifie celui qui gouverne par la force.
- Arlequin, esclave d'Iphicrate. C'est un personnage célèbre de la commedia dell'arte. Son ton est très familier. Dans la pièce, il change momentanément de statut pour devenir le maître d'Iphicrate. Peu rancunier, il pardonne ses excès à son maître. Pour lui, rien ne porte à conséquences.
- Euphrosine, dame athénienne. Comme Arlequin, elle est issue de la Commmedia dell'arte. C'est la maîtresse de Cléanthis. Coquette et de mauvaise foi, elle refuse de reconnaître ses défauts à Trivelin.
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