Fiche de lecture :
L’Illusion comique de Pierre Corneille

L’Illusion comique est une comédie en 5 actes et en vers, créé au théâtre du Marais pendant la saison 1635-1636 (le 17emes) et est publiée à Paris en 1636 sous le règne de Louis XIII et la régence du Premier ministre Richelieu.
Sur le plan culturel, Richelieu fait reconstruire la Sorbonne, agrandir la bibliothèque et l’imprimerie royales et crée l’académie française.
Richelieu favorise l’engouement pour le théâtre, il fait bâtir une salle pour les représentations officielles, protège les jeunes auteurs contemporains (dont Corneille) et leur achète des poèmes dramatiques. Il impose néanmoins des règles strictes, concernant notamment la bienséance (pas de sang, pas d’érotisme, pas de critique) et éloge obligé des gouvernements (ex : acte 5, scène 5 : « Par ses illustres soins conserver tout le monde » allusion flatteuse à Richelieu, passionné de théâtre, qui veut dire « gérer le monde entier ». Et « Même notre grand Roi, ce foudre de la guerre… » éloge à Louis XIII, concernant la guerre de 30 ans dans laquelle la France vient d’intervenir en 1635.) Le théâtre réhabilité mais institutionnalisé par Richelieu, est ainsi utilisé pour réguler le pays (cohésion sociale, moralisation).
Cette édition de l’Illusion comique contient une dédicace débutant par un « Voici un étrange monstre que je vous dédie », Corneille souligne ainsi d’emblé son œuvre hors du commun (« étrange ») et hors norme (« monstre »). En effet cette pièce entremêle le théâtre et la réalité ainsi que toute les formes dramatiques préexistantes. Cette hybridité expérimentale plait sous Louis XIII.

L’auteur : Corneille est né le 6 juin 1606, devient avocat comme son père mais parallèlement à ce travail qu’il exercera toute sa vie, il écrit et fait jouer dès 23 ans à Paris une série de comédies comme une tragi-comédie Clintandre en 1631, une tragédie classique Médée en 1635, l’Illusion comique en 1636, puis une tragi-comédie le Cid en décembre