l'insémination artificielle
Sections tchèques en France
Concours d’entrée
Mars 2011
Epreuve écrite Durée : 1 heure et 30 minutes
Observations :
Identité du correcteur
Signature
JE VAIS BIEN, NE T’EN FAIS PAS
Il y a des films qui frappent par leur justesse, la vérité des personnages et des situations. Le film, Je vais bien, ne t’en fais pas, est tiré d’un roman d’Olivier Adam (également coauteur du scénario). Le réalisateur Philippe Lioret parvient à faire surgir1 une authentique émotion et s’éloigne des conventions du mélodrame qui avaient marqué son film précédent, L’Equipier. Ici, rien que du quotidien : une famille comme les autres, classe moyenne, pavillon de banlieue et une grande fille de dix-huit ans, Lili, qu’on vient chercher à la gare routière à la fin des vacances. Ambiance un peu lourde, un peu gênée, mais c’est justifié plus tard : Loïc, le jumeau de Lili, est parti. L’engueulade2 de trop avec un père dépassé par ses grands enfants, et le fils a claqué la porte sans laisser d’adresse. Le chagrin de la perte, la violence de la dépression et, peu à peu, l’apprentissage de la solitude commencent alors pour Lili, sa sœur jumelle.
Ce que raconte le film, à partir d’une anecdote plus complexe qu’elle n’en a l’air, c’est le passage à l’âge adulte ou, plus précisément, l’émancipation nécessaire et douloureuse. « La famille, ça s’éparpille3 », chantait Michel Jonasz : les enfants ont grandi, ils jugent leurs parents avec un mélange instable de lucidité et d’amour… Il faut du temps, un long apprentissage, pour comprendre ce que les êtres se veulent, du bien ou du mal, blesser ou protéger l’autre. Le film Je vais bien, ne t’en fais pas aborde ces situations de tous les jours (dans lesquelles les spectateurs – parents ou enfants – n’auront pas de mal à se retrouver) avec une très fine économie de dialogues et une très grande capacité à suggérer des sentiments. Et réussir un