L'obéissance aux lois implique-t-elle nécessairement que l'on perde notre liberté ?
Nous tenterons, tout d'abord, d’étudier ce que signifie vraiment " liberté ". Puis nous tâcherons de montrer si l'obéissance aux lois implique ou non un renoncement à sa liberté.
Dans le langage courant, la liberté renvoie au pouvoir que possède tout homme de n’obéir qu’à lui-même, qu’à sa propre volonté, et d’agir uniquement en fonction de ses désirs, indépendamment de toute contrainte ou de toute pression extérieure. En résumé , un homme libre est un homme sans obligation. C'est son propre chef. Tout homme se sent donc libre, tout simplement parce qu’il se croit capable de faire des choix et de prendre des décisions, de petite ou de grande ampleur. Autrement dit, tout homme, lorsqu’il porte un regard réflexif sur lui-même, se juge libre, c’est-à-dire en mesure d’agir simplement en fonction de sa volonté. En clair « Être libre c'est faire tout ce qui nous plaît » : c'est-à-dire qu'il est possible de tout faire sans limite ni contrainte. Or, n'être déterminé par rien, c'est n'avoir même pas un motif de préférer telle ou telle chose. Mais cette liberté d'indifférence ne permet pas l'action. L'absence de contrainte ne peut être qu'une condition négative d'une véritable liberté. Mais une liberté comme absence