l'onomastique de Fabrice del Dongo dans la Chartreuse de Parme
À propos de Fabrice : nomination et ironie dans La Chartreuse de
Parme
Michèle Noailly
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Noailly Michèle. À propos de Fabrice : nomination et ironie dans La Chartreuse de Parme. In: L'Information Grammaticale, N.
73, 1997. pp. 32-35. doi : 10.3406/igram.1997.2927 http://www.persee.fr/doc/igram_0222-9838_1997_num_73_1_2927 Document généré le 27/09/2015
A PROPOS DE FABRICE :
NOMINATION ET IRONIE DANS LA CHARTREUSE DE PARME*
Michèle NOAILLY
Le lecteur se construit la représentation d'un personnage de roman en fonction non seulement des éléments de connaissance fournis par le texte lui-même, mais aussi de données de sa mémoire et de son imagination. Celles-ci sont personnelles et on n'y accède pas scientifiquement. Il faut donc se contenter d'observer ce que le texte propose.
Les études littéraires abordent plutôt le personnage de roman par le biais de ses actes ou de ses dires. On peut aussi essayer de le saisir à travers la relation que l'auteur entretient avec lui, et cette relation passe beaucoup par la manière dont il le nomme, et, quoique plus indirectement, par celle dont il le fait nommer. Stendhal aime Fabrice, plus que tout autre de ses personnages. Entre tendresse et distance ironique, comment le traite-t-il, comment le nomme-t-il ?
La nomination des personnages, la façon particulière qu'a un auteur de construire autour d'eux une « chaîne référentiel e » sont un moyen d'accès précieux à son mode d'écriture. F. Corblin l'a bien montré quand, opposant Flaubert et
Zola, il signale que l'un ne désigne jamais son personnage que par le nom propre( par exemple Frédéric ou Madame
Arnoux dans L'Education Sentimentale), et n'a recours à aucune « description définie ». Tandis que Zola, à l'inverse, cible ses héros à travers des groupes nominaux de type le
NC, qui les situent le plus souvent par leur statut social.
D'un côté, il n'y a pas de choix, ou très peu de choix : c'est le prénom, le nom de