ARTICLE : Les zones de sécurité en Bosnie-Herzégovine : une réelle protection des populations ?

Thème choisi : Protection des civils dans les conflits intra-étatiques

Le conflit Yougoslave débuta en 1987, lorsque Slobodan Milosevic prononça un discours au Kosovo qui va projeter la question serbe au cœur de la présidence fédérale. Il se terminera en décembre 1995, après les accords de paix de Dayton. Il faut déjà rappeler que ce conflit est, comme nous l’avions vu en cours, un conflit qui peut être qualifié à la fois comme « interétatique » car il opposa les Républiques et Provinces composants la Fédération Yougoslave (Macédoine, Slovénie, Bosnie-Herzégovine, Serbie, Croatie, Moldavie et le Kosovo et la Voïvodine) mais aussi comme « intraétatique ». En effet, on évoque souvent plusieurs guerres civiles dans ce conflit car il y a eu de nombreux affrontements multiethniques dont le but était d’obtenir un territoire ethniquement homogène et de lutter pour les richesses (accès à la mer par exemple). Mais on peut aussi évoquer la forme de ces affrontements (présence de milices, de groupes paramilitaires) et de l’enrôlement de la population dans des combats d’une violence inouïe (camps d’internement, viols, pillages…). Le déroulement de ce conflit sera l’illustration de la difficulté d’intervenir dans le cadre d’une guerre civile. En partant de cette hypothèse, nous allons nous intéresser au cas de la Bosnie-Herzégovine qui est un état pluriethnique dont les « nations » serbes, croates et musulmanes sont très imbriquées. Cet état rentre en guerre le 6 avril 1992 au moment de la reconnaissance de la Bosnie-Herzégovine par la Communauté Européenne. La Slovénie et la Croatie se sont déclarées indépendantes le 25 juin 1991, ce qui va embraser le conflit entre les différentes ethnies. La Fédération Yougoslave n’existe plus en décembre 1992. Avec la déclaration d’indépendance de la Bosnie-Herzégovine, la minorité serbe du pays va créer une République serbe de Bosnie avec