L'Utopie de Thomas More
Thomas More, De la description de l'île d'Utopie, second livre, 1516, d'après la traduction de jean Le Blond (1550).
«Chercher le bonheur sans violer les lois est sagesse ; travailler au bien général est religion ; fouler au pied la félicité d'autrui en courant après la sienne est une action injuste. Au contraire, se priver de quelque jouissance, pour en faire part aux autres, c'est le signe d'un coeur noble et humain, qui, du reste, retrouve bien au-delà du plaisir dont il a fait le sacrifice. D'abord cette bonne oeuvre est récompensée par la réciprocité des services ; ensuite, le témoignage de la conscience, le souvenir et la reconnaissance de ceux qu'on a obligés, causent à l'âme plus de volupté que n'aurait pu en donner au corps l'objet dont on s'est privé. Enfin, l'homme qui a foi aux vérités religieuses doit être fermement persuadé que Dieu récompense la privation volontaire d'un plaisir éphémère et léger, par des joies ineffables et éternelles. »
Thomas More, De la description de l'île d'Utopie, second livre, 1516, d'après la traduction de jean Le Blond (1550).«Chercher le bonheur sans violer les lois est sagesse ;