L'écume des jours
Composée en 1946, rédigée au dos d’imprimés de l’AFNOR, où il travaillait alors, l’édition originale, dédiée à sa première épouse Michelle, sera publiée le 20 mars 1947 aux éditions Gallimard/NRF[1]. Boris Vian cite dans ce roman des lieux de composition fantaisistes (La Nouvelle-Orléans, Memphis, Davenport) aux États-Unis d'Amérique où il n’a jamais mis les pieds.
Bien que soutenu par Raymond Queneau et Jean-Paul Sartre, qui en publiera des extraits dans le no 13 d’octobre 1946 des Temps modernes[1], il n’aura aucun succès du vivant de l'auteur. Il rencontrera son public à la fin des années 1960 (réédition dans la collection 10/18) avant de devenir un classique dans les décennies suivantes (entrée à La Pléiade en 2010).
Les personnages évoluent dans un univers poétique et déroutant, avec pour thèmes centraux l’amour, la maladie, le travail, la mort, dans une envoûtante atmosphère de musique de jazz, L’histoire surréelle et poétique d’un jeune homme idéaliste et inventif, Colin, qui rencontre Chloé, une jeune femme semblant être l’incarnation d’un blues de Duke Ellington. Leur mariage idyllique tourne à l’amertume quand Chloé tombe malade d’un nénuphar qui grandit dans son poumon. Pour payer ses soins, dans un Paris fantasmatique, Colin doit travailler dans des conditions de plus en plus absurdes, pendant qu’autour d’eux leur appartement se dégrade et que leur groupe d’amis, dont le talentueux Nicolas, et Chick, fanatique du philosophe Jean-Sol Partre, se délite.de climat humide et marécageux, qui rappellent les bayous de Louisiane.Jeune homme fantasque et idéaliste, Colin coule des jours heureux et oisifs dans son magnifique appartement parisien, entouré de Nicolas, son cuisinier, avocat et maître à penser, et de son ami Chick, un inconditionnel du philosophe Jean-Sol Partre. Grâce à ses confortables moyens, Colin n'a pas besoin de travailler. Il ne lui manque que l'amour, qu'il rencontre lors