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ES NOUVELLES technologies médicales des 15 dernières années ont permis d’augmenter substantiellement la survie des grands brûlés. Ainsi, les préoccupations et les défis cli- niques concernent davantage les conséquences fonctionnelle, psychologique et sociale des brûlures. Annuellement, près de
150 personnes ayant subi des brûlures graves et nécessitant des greffes sont admises au Centre des grands brûlés (CGB) de l’Hôtel-Dieu de Montréal. Cette unité spécialisée est composée d’une équipe de soins multidisciplinaire qui travaille en étroite collaboration afin d’optimiser l’ajustement et le traitement des patients brûlés.
Tout au long du continuum de soins, différentes réactions psychologiques peuvent émerger. Le traitement peut se diviser en trois phases ; la phase aiguë, la réhabilitation et la réintégration sociale. Ces phases ne sont pas mutuellement exclusives et sont de durée variable. De manière générale, le temps de récupération post-brûlure s’estime autour d’une à deux années. Le texte qui suit met en relief les réactions psychologiques post-brûlures à court, à moyen et à long terme, ainsi que le rôle du psychologue au sein de l’équipe.
La phase aiguë
À l’admission, certains patients sont conscients alors que d’autres sont maintenus dans un coma de manière artificielle. Sur le plan physiologique, le mode de survie provoque une hypoactivation du système nerveux sympathique (SNS) en phase comateuse.
Puis, lors de l’émergence du coma, le SNS devient hyperactivé, ce qui est associé à une réaction aiguë d’anxiété. L’intensité de cette activation est proportionnelle à l’étendue de la surface brûlée.
Sur le plan psychologique, les patients présentent un éventail d’états psychologiques (confusion ⁄ delirium, dissociation, choc ⁄ anxiété, dépression) et de réactions émotionnelles intenses
(colère, déni, frustration, irritabilité) qui varient dans le temps.
Ainsi, la survie est la première préoccupation et, au fur et à mesure que la vie de la personne n’est plus