L
Introduction.
L’expérience apparaît d’abord comme la répétition de ce qu’on perçoit ou de ce qu’on fait. Autrement dit, pour qu’il y ait expérience, il ne suffit pas d’avoir perçu une fois ou d’avoir réalisé une fois quelque chose. Même lorsqu’on fait une expérience nouvelle, elle s’intègre à l’expérience acquise jusque-là, sinon, il est impossible de la comprendre. C’est ainsi qu’on dit de certains hommes qu’ils ont de l’expérience. On veut dire par là que dans un domaine, voire dans tous les aspects de la vie humaine, ils ont vécu, c’est-à-dire que ce sont répétées les perceptions et les actions. C’est l’expérience qui fonde alors ce qu’ils pensent des sujets qu’ils ont eu à connaître. C’est elle qui leur permet de prédire ce qui va se passer. Mais, de même que l’armée française fut défaite en 1940, parce que sa tactique s’appuyait sur l’expérience, une telle routine n’est absolument pas apte pour permettre d’acquérir quelque vérité que ce soit. Elle permet d’agir. Elle permet de s’insérer dans une société donnée. C’est que la routine ne permet en aucun cas de comprendre ce qui se passe. Elle est même souvent, par les généralisations abusives qu’elle implique, la source des préjugés les plus tenaces et se montre donc incapable de voir la nouveauté. Elle interdit la mise en cause nécessaire pour sortir de l’ignorance. Mais qu’est-ce alors qui pourrait la corriger ? La vérité est-elle ailleurs ?
Développement.
On peut s’appuyer sur l’allégorie de la caverne de Platon qui ouvre le livre VII de La République. Socrate y montre à Glaucon le tableau d’hommes enchaînés dans une caverne, regardant un mur où défilent les ombres d’objets fabriqués qui sont portés derrière un mur par d’autres hommes et qu’éclaire un feu sur une hauteur. L’un d’eux, libéré, finit par découvrir d’abord dans la caverne puis au dehors les réalités et finalement la source de toute réalité. Réfléchissant