L’action de l’etat et la régulation conjoncturelle de l’économie
Jusqu’à présent, on a montré que la croissance peut provenir de deux sources : l’accroissement de la quantités d’au moins l’un des facteurs de production (capital ou travail) et le progrès technique. Tant qu’on suppose que l’emploi des facteurs dans leur totalité ne pose pas de problème et est donc systématique, il n’existe pas d’autres éléments explicatifs de la croissance. Mais cette hypothèse de pleine utilisation des facteurs de production existants, postulée par la théorie néoclassique, a été remise en cause par Keynes dans les années 1930. On postule souvent un peu hâtivement que la théorie keynésienne est une théorie de court terme où les prix sont fixes et ou, dès lors, l’ajustement va se faire par les quantités. A plus long terme en revanche, les prix finissent toujours par s’ajuster : l’équilibre par les prix est rétabli et le plein-emploi des facteurs de production garanti : dans cette vision dichotomique court terme / long terme, la théorie keynésienne de la croissance est une théorie de la régulation conjoncturelle de l’économie. Dans le long terme en revanche, seul compte le taux de croissance des facteurs et particulièrement le facteur travail et le progrès technique.
Il semble pourtant que cette dichotomie, tout en étant pertinente, n’épuise pas la totalité de la pensée keynésienne : la grande originalité de la théorie keynésienne ne repose en effet pas tant sur la rigidité des prix mais sur les difficultés de coordination des agents dans un univers décentralisé… où le comportement des autres a un impact direct sur mon programme de maximisation et donc in fine sur mon propre comportement. Théorie walrasienne : individu atomisé, qui maximisent leur intérêt, sans jamais regarder ni tenir compte du comportement des autres individus.
Théorie keynesienne : la maximisation de mon intérêt dépend cruellement de ce que font les autres et je suis obligé d’essayer de