L’anarchosyndicalisme
Dans la pensée de Proudhon comme de Bakounine (théoriciens de l'anarchisme), les organisations propres au prolétariat, les organisations économiques et professionnelles de la classe ouvrière, ou - en langage plus moderne - les syndicats et les coopératives. sont des créations originales des travailleurs. Indépendantes de l’Etat et de la classe bourgeoise, elles assurent la séparation entre prolétariat et classe capitaliste. Ce sont à la fois des organismes de défense et des organismes d’attaque. Leur rôle est dans l’immédiat d’améliorer le sort de l’ouvrier, dans l’avenir de transformer la société en abolissant le salariat.
En France et en Italie, un mouvement, connu au début sous le nom de syndicalisme révolutionnaire - puis plus tard simplement sous celui d'anarcho-syndicalisme - naquit et emprunta ses idées à la section bakouniniste. Ce mouvement est la réponse aux concepts et méthodes du socialisme politique, une réaction qui avait d’ailleurs commencé à se manifester avant la première guerre mondiale dans la forte résurgence du mouvement syndicaliste ouvrier en France, en Italie et dans d’autres pays encore, où la grande majorité des travailleurs organisés étaient demeurés fidèles aux doctrines de la Première Internationale de 1871.
L’anarchosyndicalisme a un but politique universel : créer une nouvelle société sans classe, pacifique et autogérée. Le mouvement lutte pour que dans le monde entier, tous les travailleurs arrêtent le travail, rejettent leurs chaînes et débutent une nouvelle ère sans « dieu ni maître ».
Si nous voulons comprendre l'anarcho-syndicalisme, il nous faut d'abord décrire l’histoire du mouvement en France et dans les autres pays du monde puis se pencher plus précisément sur les idéologies et méthodes d’une telle organisation. I- Histoire de l’anarchosyndicalisme
Apparu vers la fin du XIXe siècle, l'anarcho-syndicalisme a écrit certaines des pages essentielles de l'histoire du mouvement ouvrier. Il s’est