L’esthétique de marivaux
Dès 1720, son activité journalistique et ses succès théâtraux cataloguent Marivaux comme un auteur aimable et divertissant, trop « à la mode » pour être « intellectuel ». Marivaux n’aime pas ces étiquettes et il désire être pris au sérieux. Ainsi, en 1721, il propose aux lecteurs français un nouveau périodique, Le Spectateur français, ouvertement inspiré de l’anglais The Spectator. Marivaux souhaite donner au public l’occasion d’une lecture régulière, plaisante et rapide. Ces feuilles, éditées par quinzaine, combinent de brèves histoires littéraires, des réflexions inspirées par l’expérience et des scènes de la société décrites par l’écrivain. Pourtant, ce projet ne rencontre pas le succès désireux, plus à cause de la disparité des publications que de l’absence des lecteurs. Marivaux interrompt définitivement ses travaux en 1724. De cette manière, s’achève le projet nommé Le Spectateur français, dans lequel Marivaux a exprimé beaucoup de ses théories littéraires.
La naissance d’une forme
À l’apparition des premières feuilles du Spectateur, en 1722, une forme nouvelle s’introduit en France, qui va connaitre un succès phénoménal. Marivaux trouve sa liberté ; il s’agit d’une forme qui ne ressemble pas du tout à un essai ni à un conte, ni à une lettre ; c’est une forme dont les seules lois sont la souplesse et la diversité.
Jusqu’à ce moment-là on admirait la singularité de l’esprit de Marivaux ; on reconnaissait en lui un observateur et un moraliste de fine qualité. Nous retrouvons ce Marivaux dans le