L’homme est-il condamné à se faire des illusions sur lui-même ?
I – Les illusions du sujet sur lui-même
a- L’illusion se forme dès l’enfance
Lorsque l’on interroge des enfants sur ce qu’ils aimeraient « faire plus tard », on n’est guère surpris en constatant que leurs espoirs sont fréquemment bien peu réalistes : ne rencontre-t-on pas en nombre, aux côtés de médecins, pompiers, infirmières ou chirurgiens, de futurs présidents de la République u de brillants cosmonautes ? De tels projets font sourire, parce que les adultes savent qu’il y a là des rêves passagers dont la réalisation sera impossible.
L’enfant est capable de perdre ses illusions sans en souffrir véritablement : il ne s’agissait que de rêveries sans conséquences, sans véritable ancrage dans la personnalité. Mais lorsque le sujet devient adulte, il ne fait pas de doute que les choses se complexifient.
b- L’inconscient n’est-il pas par définition producteur d’illusions ?
Si l’adulte élabore des projets dont la réalisation est en général plus à sa portée que ce dont il rêvait enfant, il lui arrive encore de s’illusionner sur