L’homme s’accomplit-il dans son travail ?

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On peut souvent voir que le travail est justifié par des raisons terre à terre comme « on travaille par nécessité, parce qu’il faut bien survivre, se nourrir, s’habiller, pourvoir subvenir aux besoins de sa famille etc. » Il est alors sous-entendu que c’est une raison extérieure qui nous pousse à travailler. L'entrée dans le monde du travail, c'est donc la fin de la liberté, adolescente, et l’entrée dans le monde adulte, avec ses responsabilités dans lesquelles, l’économie a une grande importance. Pourtant, cet argument ne suffit pas. En effet sans le travail que serions-nous ? Nous avons besoin du travail pour bien d'autres raisons que des raisons économiques. Nous en avons besoin pour le plaisir même d'agir, pour satisfaire au besoin de se sentir utile, de se sentir quelqu'un dans la société. En quel sens peut-on dire que l'homme s'accomplit dans son travail ? L’origine du mot travail est liée au latin tripalium, un instrument de torture. Ce qui peut nous faire penser à l’esclavage. A la Grèce antique tout d’abord. Les Grecs n’ont jamais valorisé le travail au sens du travail manuel. Pour un Homme libre dans la Grèce antique, le travail est une activité servile qui ne constitue pas un idéal, ou un attribut de l’Homme libre. C’est pourquoi il est plutôt perçu comme une dégradation qui relève du statut de l’esclave. Ce sont les esclaves qui travaillent et non les hommes libres. Aucun accomplissement de soi n'est possible par le travail. Avec l’idéal de la vie humaine que se donnaient les Grecs le travail ne faisait pas partie d’un but important dans la vie humaine. La vie idéale, c’est un corps sain, et esprit sage qui se consacre à la Culture, et donc aux œuvres de l'esprit. Que l’on puisse voir dans le travail le but de la vie est totalement étranger et impensable à la mentalité grecque. Hannah Arendt rectifie ainsi un préjugé que nous avons tendance à penser sur la conception grecque du travail : « croire que le travail était méprisé parce qu’il était

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