L’impact des politiques budgétaires sur la croissance en théorie et en pratique...
Alors qu’au 19ème siècle, la science économique a concentré ses efforts sur la compréhension des mécanismes économiques et, en particulier, sur le fonctionnement des marchés, la crise des années 30 a conduit à une réorientation des débats. Ainsi, les confrontations les plus vives observées sur la période 1930-1980 ont tourné autour du rôle de la politique économique et, en particulier, de la politique budgétaire. Bien entendu, le précurseur en la matière a été J.M. Keynes.
Les hypothèses de base de l’analyse keynésienne postulent une certaine rigidité des prix à court terme et une forte élasticité de l’offre. Dans ce contexte, l’équilibre macroéconomique ne se réalise pas par les prix (comme postulé historiquement par l’école classique), mais par le niveau de la demande agrégée. Il est supposé en outre un certain degré de myopie des consommateurs (leur revenu courant détermine leur consommation), si bien qu’un choc de demande positif (hausse des dépenses publiques financées par déficit, par exemple) se transmet à l’économie via un effet multiplicateur qui dépend de la propension marginale à consommer des ménages (inverse de la propension à épargner). En économie ouverte, il faut également intégrer la propension marginale à importer (« fuite dans le circuit »). Bien entendu, ces principes généraux, illustrés souvent par le modèle IS/LM, ont été raffinés au cours du temps (introduction de la politique monétaire, des taux de change, mobilité des capitaux…). Leur philosophie centrale continue toutefois de postuler qu’une politique budgétaire expansionniste (respectivement restrictive) conduira, toutes choses égales par ailleurs, à une accélération (respectivement un ralentissement) de la croissance.
En réaction aux idées keynésiennes, les néo-classiques ont articulé leurs critiques autour de trois grands axes.
D’une part, l’effet d’éviction (hausse des taux d’intérêt en réponse à