L’incidence du regime matrimonial sur le statut des titres detenus par un epoux-associe dans une societe commerciale
Introduction.
Située à la croisée de deux disciplines juridiques, la présente étude vise à retracer, en les schématisant, certains des grands principes applicables aux titres de l’époux-associé. Nous tenterons également de mesurer l’influence que peut exercer le choix du régime matrimonial sur la liberté d’action de l’associé[1].
Deux réalités coexistent effectivement : d’une part, l’un ou l’autre époux, titulaire de participations sociales, est soumis, par définition, à un régime matrimonial ; d’autre part, est présente une société à l’existence et aux intérêts propres, soumise à des règles qui s’accommodent parfois difficilement des principes de protection du conjoint mis en place par le droit des régimes matrimoniaux.
Cet état de chose nous amène à constater qu’il existe, en cette matière, de multiples « points de friction » entre le droit des sociétés et le droit des régimes matrimoniaux. Tous ne pourront être abordés dans le cadre restreint de cette étude, qui se cantonnera à traiter, dans les régimes de communauté légale et de séparation de biens pure et simple, de la problématique de la propriété des titres ainsi que des règles applicables aux actes de gestion et de disposition accomplis par l’époux-associé pendant la durée du régime.
I. La propriété des parts et actions de sociétés face aux régimes matrimoniaux.
Dans la pratique, l’on constate qu’il existe de nombreuses situations au cours desquelles les époux ou des tiers sont amenés à devoir fournir la preuve de la propriété d’un bien.
A titre d’exemples, des contestations relatives à la consistance des patrimoines peuvent ainsi surgir, entre époux, lors des opérations de liquidation, de l’établissement des comptes de récompenses ou lorsque la validité d’un acte accompli par un seul des époux est contestée. De la même manière, la propriété personnelle d’un bien