L’influence de l’attention divisée sur les processus mnésiques conscients et inconscients en situation d’amorçage de nouvelles associations
La mémoire est un domaine de recherche considérablement sollicité en psychologie cognitive. Alors que des définitions trop réductrices lui attribuaient uniquement une fonction de témoin de notre passé, le développement de la neuropsychologie a permis de lui attribuer un rôle bien plus important : la mémoire influence, modifie de façon majeure notre attention et nos états de conscience. Le passé n’est plus son unique champ d’action : avec les connaissances acquises, nous nous adaptons au présent et anticipons l’avenir. En partant de ce constat, la littérature cognitive a voulu modéliser les différents états mnésiques en s’appuyant essentiellement sur la pathologie. Progressivement, deux grands courants se distinguent et s’opposent quant au rapport système/processus. Effectivement, les structuralistes n’envisagent pas « une mémoire » mais « des mémoires », régissant chacune dans un système, tandis que les fonctionnalistes adoptent une vision unitaire du phénomène. Selon ces derniers, les dissociations expérimentales ou cliniques ne sont que la résultante de différents processus. Dans le champ de la conscience mnésique, il est communément admis qu’un test direct mesure l’expression consciente de la mémoire (mémoire explicite), tandis qu’un test indirect est utilisé dans l’optique d’apprécier les manifestations inconscientes de la mémoire (mémoire implicite). Toutefois, de part ces lacunes méthodologiques, un test direct ou indirect renvoie nécessairement à une combinaison de processus conscients et inconscients. Ainsi, Jacoby en 1991, grâce à la procédure de dissociations des processus (PDP) a proposé une mesure quantitative de ces deux formes d’expressions en une seule tâche.
L’implication des processus attentionnelles dans l’encodage et la récupération des informations mnésiques est aujourd’hui admise. En effet, les études s’intéressant au lien entre mémoire et capacités attentionnelles ont montré une baisse des performances mnésiques lorsqu’un