L’intelligence économique et stratégique
Pierre Conesa*
PIERRE CONESA ■
L’intelligence économique peut se définir comme l’ensemble des actions coordonnées de recherche, de traitement, de diffusion et de protection de l’information stratégique, associant éventuellement l’État et les entreprises. L’information recherchée s’étend aux domaines économique, concurrentiel, scientifique, technologique, juridique, géopolitique, etc. L’intelligence économique et stratégique (IES) recouvre des activités de veille et d’alerte, des travaux de synthèse et d’étude, d’influence et de contre-influence, au bénéfice d’acteurs privés ou publics. Elle doit également viser la protection du patrimoine national, notamment dans les domaines technologique et industriel1. En ce sens, il est préférable d’utiliser l’expression « intelligence économique et stratégique
», qui rappelle la nécessité d’une stratégie réfléchie et négociée entre les grands acteurs publics et privés dans l’arène internationale. Ces actions sont conduites dans le strict respect de la légalité, différenciant ainsi l’intelligence économique du renseignement.
L’expression française « intelligence économique » est une traduction globale des concepts anglo-saxons de competitive intelligence (intelligence des rivalités concurrentielles), d’information management (gestion de l’information en interne) et de competitive knowledge (recherche de l’information stratégique concurrentielle). L’IES constitue donc une action dans le domaine de l’information, de l’image collective et du sens, dans un monde globalisé où une information née dans un endroit de la planète peut avoir des effets immédiats et imprévus ailleurs sur un acteur particulier.
UN CONCEPT D’ORIGINE JAPONAISE
« Vous, Occidentaux, payez parfois très cher des informations qu’il est possible d’obtenir gratuitement », déclara un jour avec cynisme un ancien directeur du groupe