Dans La Potique, Aristote dfinit la tragdie comme limitation dune action de caractre lev () et qui, suscitant piti et crainte, opre la purgation propre pareilles motions reprsentant la terreur et la piti (). Prenons exemple sur la tragdie classique, on nexclut pas les deux grands acteurs Pierre Corneille et Jean Racine. Malgr les mmes matriaux collects des rcits mythologiques, leur conception de la tragdie est compltement diffrente. Luvre de Corneille est marque par les tensions et un cruel dilemme qui sappellent une situation cornlienne et les hautes figures quil a cres cherchant surmonter des confits dchirants pour la gloire. Comme Rodrigue dans Le Cid qui doit choisir entre lamour de celle quil aime et lhonneur familial pour lequel il faut venger, cest--dire un sujet fond sur un obstacle quil est imppossible de surmonter. Corneille utilise les rhtoriques comme loxymore, la priphrase et la gradation pour mettre laccent sur la contradiction et la crainte au fond du cour de hros. Ainsi, au moment o le hros fait une action dclat et dcide son destin lui-mme en vainquant son cur et ses passions, un homme tel quil devrait tre impressionne fortement les spectateurs. Il en est de mme pour Horace, lune de ses tragdies romaines, Corneille voque une situation extraordinaire un hros qui revient triomphant dun combat et sauve sa patrie est oblig de tuer sa propre sur. Tous les hros ont une nergie ou une force dtre pleinement eux-mmes et de mettre lhrosme et lhonneur collectif au premier rang sans balancer le sacrifice de leur vie. Cest le dploiement de cette nergie qui fait tonner et admirer le public. Quant Racine, un ancien disciple du jansnisme, on peut estimer quil associe avec subconscience la prdestination jansniste et les hros de ses tragdies. Dans sa premire tragdie Andromaque, les hros se dchirent et ngligent sciemment lintrt collectif ou mme national, parce quils aiment sans tre aims, lexclusion de Andromaque, elle a un esprit trs courageux et rationnel mme si