L’économie japonaise : miroir de notre futur
Claude Meyer, chercheur au Groupe d’économie mondiale de Sciences Po et ancien directeur général-adjoint d’une banque japonaise à Paris, enseigne l’économie internationale à Sciences Po. Parmi ses ouvrages, on pourra lire Chine ou Japon : quel leader pour l'Asie ? (Paris, Presses de Sciences Po, 2010).
Malgré un apparent déclin, le Japon produit aujourd’hui presqu’autant que la Chine. Si son économie fait face à de lourds défis (absence de leadership politique, endettement public, vieillissement de la population), ses atouts sont aussi réels : excellence technologique, dynamisme commercial, puissance financière, leadership économique et commercial en Asie. Une forte volonté politique et un regain de confiance pourraient permettre le retour d’une croissance modérée mais durable. politique étrangère
Un Japon anémié et vieillissant face à une Chine dynamique et conquérante. Pour beaucoup, la cause est entendue : deux décennies de quasistagnation ont largement amorcé le déclin du Japon. Son produit intérieur brut (PIB) ne représente plus que 8,5 % du total mondial contre 14,3 % en 1990 ; son PIB par habitant a chuté de la 3e à la 23e place dans la même période ; en termes de compétitivité internationale, le Japon est passé de la 1re place en 1990 à la 27e aujourd’hui1. Et les Cassandre de poursuivre : voilà le destin que connaîtrait la vieille Europe sans un vigoureux sursaut. Mais le sort du Japon est-il si funeste qu’il faille l’agiter comme un repoussoir ? Malgré l’absence quasi totale de matières premières, et avec seulement 2 % de la population active du monde contre 27 % pour la Chine, le Japon produit presqu’autant que son immense voisin, soit l’équivalent de 8,5 % du PIB mondial2. Ce simple rappel donne la mesure d’un géant qui dispose
Certains passages de cet article s’inspirent du dernier ouvrage de l’auteur Chine ou Japon : quel leader pour l’Asie (Paris, Presses de Sciences Po,