L’éducation physique et sportive
I. Orientations générales
Quand l’enseignement de l’EPS est une source de plaisir et de gratification, il peut constituer, pour les élèves de SEGPA, un domaine de réussite qui favorise leur évolution positive en termes d’acquisition de compétences, de changement d’image de soi et d’inscription symbolique dans des pratiques sociales.
Les adolescents de SEGPA
Les adolescents de SEGPA manifestent une grande disparité d’attitudes et de modes d’engagement à l’égard des activités physiques, sportives et artistiques (APSA). Certains présentent une tendance à l’hyperinvestissement du corps et de l’action. Ce mode de fonctionnement, majoritaire en particulier chez les garçons, privilégie l’action immédiate ; il correspond à une tentative de pallier des difficultés d’élaboration, à la fois sur le plan intellectuel et imaginaire. Cette forme d’engagement s’avère souvent un obstacle à l’entrée véritable dans un processus d’apprentissage et d’acquisition de nouvelles compétences. D’autres, au contraire, présentent des attitudes de passivité et d’inhibition. Ces conduites de retrait révèlent un manque de confiance en soi et, parfois, un rapport au corps douloureux, marqué par des expériences difficiles. Par ailleurs, ces adolescents posent avec une acuité particulière un problème d’hétérogénéité des compétences, certains se révélant très performants alors que d’autres sont en grande difficulté. Comme n’importe quelle autre discipline, l’EPS peut donc être vécue de façon négative et dévalorisante. La participation de tous les élèves aux activités proposées n’est pas acquise d’emblée. Des réactions de passivité, de refus ou de contestation peuvent alterner avec des réactions d’engouement et d’exubérance. La fluctuation et l’instabilité de ces comportements expriment des difficultés d’adaptation et peuvent révéler chez les élèves une certaine charge d’angoisse qu’ils n’arrivent pas à réguler. Ainsi se manifeste la fragilité des mécanismes