L’œuvre des gracques amorce-t-elle la fin de la république ?
Les Gracques sont deux frères issus de la haute noblesse romaine, la nobilitas, Tiberius Sempronius Gracchus, l'ainé et Caius Sempronius Gracchus, le cadet, né 9 ans plus tard. La nobilitas est disloquée en deux factions rivales : les populares, sensible aux aspirations de la masse, et les optimates, empreint d’un fatal égoïsme. Les deux frères, partisans du peuple, ont marqué leurs contemporains pour avoir courageusement tenté de réformer le système social romain.
La République a succombé sous le poids des ses victoires qui firent voler en éclat la constitution trop étriquée de la Cité-état. Rome domine le bassin méditerranéen mais elle n’a pas su organiser ses conquêtes. La disparition de la classe moyenne sous l’effet de la crise économique va fausser le jeu politique. Quelques théoriciens, dont les frères Gracques tentent de rétablir les conditions de l’équilibre.
Ce sera un siècle de crises, de -133 à -30, qui mènera du déclin de l ‘État à sa décomposition. Les frères Gracques menèrent une politique révolutionnaire complexe qui tendait à une remise en cause de la prééminence du Sénat, à l’affirmation du principe de la souveraineté du populus, mais aussi à la reconstitution de la première classe censitaire et à la création de colonies.
Devenue une grande puissance, Rome n’a pas trouvé les solutions économiques, juridiques, politiques et sociales. En ce sens, l’essai de réformes sociales des Gracques n’a-t-elle pas contribué à la ruine du régime républicain ?
Nous verrons dans un premier temps la réforme sociale de Tiberius qui lui vaudra les foudres du Sénat (I), puis les réformes politiques de son frère Caius suivant la même dynamique (II).
I- La réforme sociale